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Arnaud Ruiz fait partie de ces peintres contemporains qui ont décidé de refuser toute concession aux modes et aux tendances de notre époque moderne trop souvent inspirées de motivations commerciales. Lors d'une rencontre avec le peintre en sa demeure de Puy Cheny, je me souviens d'une très belle citation de Pablo Picasso à laquelle Arnaud Ruiz semblait accorder beaucoup d'importance :
[pic]« Dans l'art, on ne cherche plus consolation et exaltation, mais les raffinés, les riches, les oisifs, les distillateurs de quintessence cherchent le nouveau, l'étrange, l'original, l'extravagant, le scandaleux. Et moi-même depuis le cubisme et au-delà, j'ai contenté ces maitres et ces critiques avec toutes les bizarreries changeantes qui me sont passées par la tête, et moins ils les comprenaient, plus ils m'admiraient.
À force de m'amuser à toutes ces fariboles, à tous ces jeux, à toutes ces casse-têtes, rébus et arabesques, je suis devenu célèbre, et très rapidement. Et la célébrité pour un peintre signifie ventes, gains, fortune, richesse, et aujourd'hui, comme vous le savez, je suis célèbre et je suis riche. Mais quand je suis seul avec moi-même, je n'ai pas le courage de me considérer comme un artiste dans le sens grand et antique du mot. (Pablo Picasso) »
Il faut être un grand homme comme Picasso pour être capable de reconnaître ses propres errements.
Je crois que ces phrases du grand maître moderne, Arnaud Ruiz les a faites siennes. Dans sa peinture, Arnaud Ruiz, a pris le parti de fuir toutes ces bizarreries : l'extravagance, l'étrange, le scandaleux. Non, dans les tableaux de Ruiz, point de visages effrayants, de corps difformes et scandaleux, de mélanges de couleurs sidérants, d'arabesques irréelles, de lumières glaciales et sans vie. Non, Arnaud Ruiz a décidé de tirer un trait sur ces artefacts de la célébrité, car il veut rester un artiste vrai, un artiste « dans le sens grand et antique du mot » comme le dit si bien Picasso.
Au contraire, dans