Balzac, interet documentaire
Balzac, qui affirma dans la préface : « Ce drame n’est ni une fiction, ni un roman : all is true. », entendait donner un tableau réaliste, selon une vision objective, quasi scientifique. Étant convaincu de l’influence du milieu sur les individus, il décrivit avec précision la pension Vauquer (véritable microcosme de la société par son étagement de classes sociales et de différentes générations), différents quartiers de Paris. Il applique la loi de la conformité des espèces avec les milieux où elles évoluent. C’est ainsi qu’au sujet de Mme Vauquer il avait écrit : « Toute sa personne explique la pension, comme la pension implique sa personne. »
Les différentes classes : le peuple, la petite bourgeoisie, l’aristocratie, ont été bouleversées dans un passé récent, la Révolution ayant permis justement à Goriot de faire sa fortune, de marier ses filles à des aristocrates qui ont maintenant repris le pouvoir et le méprisent non sans raisons.
La volonté de réalisme de Balzac lui fait montrer le rôle essentiel de l’argent, qui est souligné surtout dans l’évolution financière du père Goriot, riche commerçant qui, la première année où il se trouve à la pension, vit à l’aise avec 1200 francs de pension et 8000 de rente, une solide condition physique, une magnifique garde-robe ; qui, dès la deuxième année, se voit obligé de prendre une pension à 900 francs et de réduire son train de vie ; qui, la troisième année, prend la pension la moins chère (45 francs), ne jouissant plus d’aucun luxe et sa condition physique s’étant dégradée sérieusement ; qui, la quatrième année, voit sa dégradation physique s’accentuer tandis que ses filles le rendent fou et que, pour leur faire plaisir et leur éviter le moindre effort, il se ruine progressivement afin de leur fournir un maximum d’argent qu’elles jettent par les fenêtres.
Mais la volonté de réalisme de Balzac ne l’empêche pas de se montrer nostalgique de la société qui s’en va avec la montée du pouvoir de