Barmadu, un antihéros
"Notre vie est un voyage dans l'hiver et dans la nuit, nous cherchons notre passage dans le ciel où rien ne luit"= Extrait d'une chanson des gardes suisses (1793) mis en exergue par Céline (Louis Ferdinand Destouches) dans son roman Le voyage au bout de la nuit . Peinture réaliste et satirique, écrite entre les deux guerres, ce récit à la première personne relate dans un style parlé l'itinéraire de Ferdinand Bardamu, une espèce de double de Céline. A l'instar de Candide, le héros découvre le monde et ses horreurs : la guerre en Europe, le colonialisme en Afrique et l'industrialisation qui asservit les hommes en Amérique. Nous sommes ici au début du roman : parti pour le front, le narrateur découvre l'absurdité de la guerre.
Ces Allemands accroupis sur la route , têtus et tirailleurs , tiraient mal , mais ils semblaient avoir des balles à en revendre , des pleins magasins sans doute . La guerre décidément , n'était pas terminée ! Notre colonel , il faut dire ce qui est , manifestait une bravoure stupéfiante ! Il se promenait au beau milieu de la chaussée et puis de long en large parmi les trajectoires aussi simplement que s'il avait attendu un ami sur le quai de la gare , un peu impatient seulement .
Moi d'abord la campagne , faut que je le dise tout de suite , j'ai jamais pu la sentir , je l'ai toujours trouvée