Baudelaire
Commentaire littéraire
I- La toute puissance du Mal
- La présence du Spleen
Baudelaire est en proie au Spleen (= mélancolie, ennui profond), écrire lui permet d’exprimer ce mal-être. Baudelaire nous expose donc une vie qui n’a rien d’attrayant. Il décrit le destin comme un « chemin bourbeux » se rapprochant ainsi du Spleen. Ainsi, il s’oppose à l’habituelle représentation de la vie telle une longue route tranquille. L’auteur utilise d’autres locutions péjoratives pour définir la vie notamment vers 7 « le canevas banal de nos piteux destins » qui déprécie notre existence. On peut aussi noter la personnification de la mort vers 23/24 « la Mort [...] descend ». Celle-ci prend possession de nous et nous fait descendre, ce qui est une des caractéristiques du spleen. Baudelaire cherche dans ce quatrain à recréer l’effet d’une noyade ou d’une asphyxie dû au Spleen. Il utilise les termes « sourdes plaintes » et « fleuve invisible » pour faire ressentir au lecteur l’eau pénétrant dans nos poumons.
- La toute puissance du Mal
On relève le champ lexical du mal, « Satan », « démon », « diable », le mal est donc très présent. Baudelaire développe ici une esthétique satanique. La majuscule à l'épithète de «Satan Trismégiste » montre la toute puissance du diable. Il est décrit comme un chimiste qui travaille sur notre esprit. L’Homme ne peut rien faire contre lui. Le Mal attire les hommes, il les ensorcelle « notre esprit enchanté ». L’Homme n’est qu’une marionnette que Satan domine (« c’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent » vers 13) : Satan s'empare de la volonté de l'homme (vers 11 : « le riche métal de notre volonté » qui est « vaporisé »). Le vers 12 montre la puissance de Satan qui peut vaporiser du métal. De plus, on retrouve le plaisir chez Satan avec l’oreiller qui y fait référence. L’emphase « c’est Satan [..] qui » souligne de nouveau l’attrait du Mal, c’est Satan qui dirige l’homme, et non dieu.
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