Beaumarchais, le barbier de séville
I- Un jeu social amoureux « convenu »
L’amour apparait tout d’abord par le personnage de Rosine : elle sacrifie une vie confortable pour l’homme qu’elle aime. On relève le champ de la sincérité et de l’amour vrai : « partager le sort d’un infortuné » (l.6) ; « La compagne d’un malheureux ! sans fortune, sans naissance !... » (l.11 et 12) ; « j’allais tout quitter pour te suivre » (l.20) … Rosine dévalorise l’apparence sociale au profit de ses sentiments évoqués l.14 par une périphrase : « vos intentions sont pures… ». Par amour, qu’elle considère supérieur, elle tend un piège à Lindor pour tester son amour. On relève l.16 à 23 : « malheureuse » ; « dangereuse » ; « misérable » ; « lâche » ; « indignité ».
La déclaration d’amour du comte est directe : elle affirme elle aussi la supériorité des sentiments sur l’étiquette sociale : il cherche une femme qui l’aime pour lui-même : « vous cherchiez une femme qui vous aimât pour vous-même… » (l.29 et 30). Il uise donc d’un stratagème pour être aimé de Rosine en lui dissimulant sa véritable condition. C’est pourquoi il laisse exploser se joie (l.15 : « Ah ! Rosine ! je vous adore ! ») par l’utilisation d’exclamations et d’hyperboles. On note que cette déclaration d’amour est une déclaration convenue et attendue.
II- Une comédie classique détournée ? Critiquée ?
Le triomphe de l’amour est reporté à plus tard → La scène est donc différée. Rosine se méprend : elle témoigne de son amour pour le comte et en même temps, de sa haine pour Lindor : on a un changement des pronoms personnels utilisés l.16 et 17 (elle passe du « vous » au « tu ». On relève le lien que Rosine dresse entre le verbe « adorer » et « détester » (l.16 et 17 également). Rosine menace cet amour par le piège qu’elle tend et on retrouve un parallélisme de construction avec l’emploi des verbes « avouer » et « trahir » (l.55).
Le valet Figaro menace d’intervenir (l.29 et 30