Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme perpétuent la corruption et handicapent le principe de la bonne gouvernance. S'il est évident que les blanchisseurs peuvent infiltrer les institutions financières et acquérir des pans entiers de l'économie, ils peuvent aussi proposer des pots-de-vin aux agents publics, voire corrompre des gouvernements entiers. En outre, l'emprise sur les institutions de l'Etat est d'autant plus facile que leur puissance financière leur permet facilement de gagner des élections dans nos pays où l'argent facilite l'achat de conscience des électeurs, la concussion, etc. Une fois les institutions démocratiques infiltrées, leur influence affaiblira le tissu social, minera les normes collectives de déontologie et de morale et portera atteinte à la sécurité de l'Etat. L'on se souvient à cet effet, qu'un pays proche de nous, membre de l'UEMOA et de la CEDEAO, la Guinée Bissau, où les fonds blanchis se chiffrent à au moins trois fois son PIB selon l'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), a vu ses institutions déstabilisées par l'assassinat du Chef de l'Etat. Le rapport du Secrétaire Général de l'ONU, publié le 28 septembre 2008, fait état de l'implication probable du gouvernement et donne comme exemple " la responsabilité supposée de plusieurs hauts fonctionnaires du Gouvernement de l'ancien Premier Ministre…. ". Les autres pays ne sont pas à l'abri, car selon un autre rapport de l'ONUDC, la cocaïne et autres substances psychotropes introduites en Afrique de l'Ouest n'est pas totalement acheminée vers l'Europe, une partie serait déversée dans ces pays. Les revenus de ce commerce ont souvent financé l'achat d'armes ou permis de mobiliser des combattants de plus en plus jeunes, comme les enfants soldats au Liberia ou en Sierra Leone. Pis, selon le représentant de l'ONUDC en Afrique de l'Ouest, les trafiquants de drogues peuvent être amenés à fomenter des rebellions