Ce roman, la première œuvre de Gabrielle Roy est un classique de la littérature canadienne-française, qui offre un témoignage d’un réalisme poignant de la société ouvrière de la communauté de Saint-Henri et de sa lutte pour survivre en tes temps économiques incertains. Pour son ouvrage, Gabrielle Roy reçut en 1947, le prix Fémina, ainsi que le celui du Gouverneur général pour la traduction anglophone du récit, The Tin Flute. De plus, cette version anglaise fut choisie comme livre du mois de mai par la Literary Guild of America. Le titre, Bonheur d’occasion, fait entendre que la joie n’appartient en effet qu’à la classe aisée, qui peut se le payer; pour le reste, il ne s’agit que d’un bonheur d’occasion, un plaisir prêté, de seconde main, expliqué par l’état de pauvreté dans laquelle se retrouvent la plupart des personnages du roman. L'histoire se déroule à Saint-Henri, un quartier ouvrier situé dans le sud-ouest de Montréal, tout près du canal Lachine, en février 1940. Saint-Henri est peint dans l'œuvre comme une transplantation de la petite communauté rurale à l’intérieur de la ville « comme une nature dénaturée ». Lors de son discours d’instauration devant la Société royale du Canada, Gabrielle Roy laisse paraitre ce sentiment de village au sein de la métropole : « Et là, devant nous, c’est toujours le même village gris dans notre grande ville, le village de toutes les grandes villes du monde où dans la poussière, la fumée, l’espace exigu, le manque d’air et de verdure vit encore en somme la majorité des êtres humains [...] » Le roman met l’accent sur la famille Lacasse, principalement sur Rose-Anna, la figure matriarcale du récit, ainsi que Florentine, un personnage évoquant la jeunesse et les possibilités d’un avenir meilleur qui s’écroule en raison des circonstances qui l’entourent. Tout au long de l'histoire, on ressent la présence en arrière-plan de l’expansion territoriale allemande en Europe.
Florentine Lacasse travaille au restaurant Quinze-Cents, pour