L.L. et CC « Bonne fortune et fortune », Tristan Corbière
Ce poème intitulé « Bonne fortune et fortune » est une réflexion sur la mauvaise fortune du poète, qui raconte ses « Amours jaunes », marqués par la malchance…
C’est aussi une réécriture originale d’un poème célèbre de Baudelaire , « A une passante », dans la section des « Tableaux parisiens » en 1857.
On peut distinguer aisément deux parties symétriques dans le poème , composé de deux quatrains et de deux distiques d’alexandrins:
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-En tête du poème, une formule en italien aisément compréhensible : « odeur de féminité »
- premier quatrain composé d’une longue phrase suspendue par des points de suspension = entrée dans la confidence du poète qui dit « Moi, je »
- dès les premiers mots, ton de l’humour un peu douloureux, l’auteur s’assimile à une prostituée faisant le trottoir… mais l’emploi du déterminant possessif « mon trottoir » =
- détourne le sens commun de l’expression
+ marque un décalage humoristique Il s’agit d’accrocher le regard d’une « passante », et de rêver une possible histoire d’amour…
- le verbe « crocheter » renvoie à l’univers du voyou
- l’expression « un clin de ma prunelle » pour un clin d’oeil, relève du registre familier, introduit en poésie par Baudelaire …afficher plus de contenu…

= l’ironie amère du sujet
1ère interruption remarquable, qui met en relief le « métier » (répétité) du poète !
+ la surprise que cela engendre le poète est donc celui qui fait son trottoir, qui essaie de crocheter comme un voleur, qui fait sa
« croisière » dans Paris...et qui devient « vrai valet de bourreau » ...avant d’être assimilé par la belle passante à un mendiant , dans un puissant effet de chute à la fin du poème! On le voit, c’est donc la mauvaise fortune du poète qui s’impose . Ce « tableau parisien », met en scène de façon dramatique la désunion des deux personnages , marquée par des ruptures violentes, typiques de l’oralité familière (ex : « Elle qui ? ») véritable intrusion brutale dans un poème