BTS CHIBANIS
« Les besoins des vieux travailleurs migrants habitant l’agglomération lyonnaise », Étude commandée par l’Agence nationale de la cohésion sociale et de l’égalité des chances au groupe d’études Adeus – 2007.
ANNEXE 1
Ces immigrés qui ne peuvent pas revenir au pays.
Soixante cinq ans, M. R. a la taille courbée, rabougrie par les dizaines d’années passées sur les routes et les chantiers de France. Il incarne la figure de «ces émigrés économiques » partis chercher leur subsistance de l’autre côté de la mer dans les années 60-70. Au départ, le projet est conçu pour un petit bout de temps. Suffisant, croyait-on, pour se remplir les poches. Au bled, la jeune épouse rêve de cette future fortune qui fera des envieux. Finalement, il n’a que peu de temps pour venir lui rendre visite et lui faire presque à chaque fois cadeau d’une grossesse. Les temps ont passé. Les enfants ont grandi sans la protection et l’affection du paternel. Le sacrifice est probant mais la fortune n’est jamais venue. C’est la fin d’une carrière, et ce retraité est confiné à l’isolement dans une petite chambre d’un quartier parisien. Il ne peut pas savourer sa retraite au milieu des siens et partager le temps qui lui reste à vivre avec celle qui l’a attendu toute sa vie. « Maintenant, je suis vieux et malade, et les administrations françaises me font des problèmes pour toucher ma retraite, rembourser mes frais de santé et me coupent mes