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Suite de la première page par VIOLAINE LE GALL es anticipations de taux de la BCE à un an ont chuté de près de 20 points de base (pb). Elles font à présent apparaître une hausse de taux de 76 pb, d’ici à 12 mois, alors qu’après la réunion d’avril, le marché des futures avait tablé sur un durcissement de 140 pb de la politique monétaire d’ici à un an. Les marchés obligataires se sont également vite resserrés hier. Le rendement des emprunts d’Etat allemands à deux ans s’est détendu de 14 pb à 1,76%. Enfin, sur le marché des changes, l’annonce s’est traduite par une nette chute de l’e u r o f a c e a u d o l l a r . L a p a r i t é euro/dollar est passée durant la séance de 1,49 à 1,46.
La rhétorique de Jean-Claude Trichet a donc réussi à calmer rapidement les anticipations de marché. Dans sa déclaration d’hier, le président Jean-
Claude Trichet n’a en effet pas utilisé le terme «vigilance» qui aurait signalé une hausse des taux dès le mois de juin. A la place, il a expliqué, comme début avril, q u e l a BCE continuait de surveiller l’évolution des prix afin d ’éviter les effets de second tour. L ’évaluation macroéconomique de la banque centrale n’a pas changé depuis le mois dernier.
«Le message de Jean-Claude Trichet était que la BCE n ’était pas prête à accélérer le rythme du durcissement monétaire», analyse Marco Valli, chef économiste pour la zone euro chez
UniCredit.
Les conséquences d’un resserrement monétaire rapide ont certainement pesé dans la balance. «Procéder à deux h a u s s e s d e t a u x e n l ’espace de seulement deux mois aurait pu faire paniquer les marchés qui se seraient interrogés sur le degré d’agressivité du cycle», avance Ken Wattret, chef économiste pour l’eurozone chez BNP
Paribas. Comme la croissance des salaires et de la masse monétaire est faible, pourquoi prendre ce risque?», s’interroge-t-il. La réunion de juillet semble plus
opportune