camp de concentration
Né dans une famille d'agriculteurs, il fait ses études à Trèves, puis à l'université successivement à Heidelberg, Strasbourg et enfin Berlin. Docteur en philosophie en 1914 et en médecine en 1919, il exerce à Berlin avant de rejoindre l'université de Bonn en 1920. Il intègre l'institut d'anatomie de l'Université de Münster en 1927. Il passe sa thèse d'habilitation en 1929 ; sa dissertation est consacrée à l'évolution musculaire sous l'effet de la famine (« Über die Veränderung des Muskelgewebes im Hungerzustand »)1. Il devient professeur associé d'anatomie à Münster en 19362.
En 1932, il est, selon ses propres dires, le premier enseignant de son université à adhérer au parti nazi3. Il entre dans la SS en 1934. Il accède au grade d'adjudant-chef (Hauptscharführer) dans la Waffen SS en septembre 1941, année où il est versé dans la réserve4. Il effectue la même année sa formation militaire à l'hôpital SS de Dachau puis à Prague, sans être en contact avec les détenus4.
Comme de nombreux anatomistes allemands, il entreprend dès les années 1920 des recherches sur l'hygiène raciale avant que ce thème ne soit politiquement avantageux5. Il fait parvenir en mai 1941 à la Revue de l'hérédité et de la constitution humaines (Zeitschrift für menschliche Vererbungs- und Konstitutionslehre) un article qu'il qualifie lui-même de « contribution remarquable à l'analyse de l'hérédité des mutilations traumatiques »6. L'absurdité de sa théorie de l'acquisition de caractères héréditaires à la suite de mutilations et ses contradictions avec les thèses officielles entraînent l'échec de sa candidature à la chaire de biologie héréditaire de l'Institut d'anatomie de Münster ; il en conçoit une vive amertume qui s'exprime dans son journal intime7. Robert Jay Lifton et Amy Hackett y voient un exemple particulièrement intéressant des limites que même le nazisme pouvait reconnaître en matière de recherche sur