Cancer du sein
Les troubles de la sexualité après un cancer du sein restent difficiles à évoquer en consultation en raison de la réticence des patientes, mais aussi des médecins. Il s’agit cependant d’un réel problème, pour lequel il est vraiment possible d’aider nos patientes.
Quel est l’impact du cancer du sein et de ses traitements sur la sexualité ?
Pour apprécier l’impact d’une pathologie ou d’un traitement sur la sexualité, on peut recourir, soit à des questionnaires standardisés, soit à des études qualitatives. La première méthode, si elle a le mérite d’être rigoureuse, est nécessairement réductrice : on explore méthodiquement la fréquence des relations sexuelles, le désir, la capacité d’excitation sexuelle, l’aptitude à atteindre un orgasme, la satisfaction sexuelle. Le délai depuis le traitement est important à considérer ; certaines conséquences vont, en effet, s’améliorer avec le temps (aménorrhée transitoire postchimiothérapie), alors que d’autres vont s’installer secondairement (ménopause précoce, sclérose postradiothérapie).
De plus, il faut tenir compte du profil évolutif de la maladie telle la survenue d’une récidive, qui retentira sur la qualité de la sexualité. Les études qualitatives comportent en général des entretiens individuels.
Elles éclairent évidemment bien mieux toute la richesse de cette problématique, mais concernent rarement des effectifs importants ; or, ce dernier critère est essentiel dès lors que l’on souhaite prendre en compte les multiples déterminants de la sexualité après un cancer à l’aide de modèles multivariés (nature des traitements, statut hormonal des patientes, contexte psychologique, social, conjugal, etc.).
Enfin, ces données sur les femmes après un cancer doivent nécessairement être comparées à celles portant sur la sexualité de femmes saines de même âge. Les bases de l’approche de la sexualité après cancer du sein ont été