Chacun sa chimère
Baudelaire
Petits poèmes en prose (1869)
Charles Baudelaire est un poète français, né à Paris le 9 avril 1821 et mort le 31 août 1867 à Paris. Il est l'un des poètes les plus célèbres du XIXe siècle, c’était un poète moderne qui a rompu avec l'esthétique classique, il est aussi celui qui a popularisé le poème en prose.
Il écrivit entre autres les recueils de poèmes les Fleurs du mal , Petits poèmes en prose (ou Le Spleen de Paris), dont l'ensemble ne connut qu'une publication posthume. Il semble parvenir à son rêve esthétique, la rencontre magique de l'insolite et du quotidien. Dans Chacun sa chimère, sixième poème du recueil, Baudelaire décrit un véritable paysage intérieur, fantastique et pathétique et grâce à un récit allégorique relatant la mystérieuse rencontre d'un narrateur avec des hommes inconnus, victimes de chimères.
Ce poème peut se comparer à un rêve légèrement inquiétant dans lequel le poète va croiser un étrange cortège. Le poème, composé de 7 paragraphes, chacun contenant une seule phrase met en scène la vision des hommes chimères, le questionnement du poète, la disparition du cortège. Il fait également surgir de multiples images qui défilent sous un rythme assez lent. Il y a une dimension lyrique et fantastique qui transforme le poème en apologue. Nous verrons ainsi dans un premier temps dans quelle mesure nous pouvons dire que nous assistons à la composition d’un tableau fantastique. Enfin, nous nous interrogerons sur le sens que nous pourrions donner à cette vision. De ce texte ressort l’idée d’un monde triste, un vide, un désert perdus nulle part entouré par la vision lointaines de seules horizons, « atmosphère de l’horizon » l.30. Le blanc et le noir sont d’ailleurs les couleurs dominantes, le charbon, la poussière, les cendres pour le noir et la farine pour le blanc. Il y’a aussi une absence de vie végétale comme indiqué l.1 à 3 par la répétition de « une grande plaine poudreuse, sans chemin, sans gazon, sans