Chantal sébire demande d'euthanasie
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 17.03.08 | 11h35 • Mis à jour le 18.03.08 | 08h55
Le tribunal de grande instance de Dijon a rejeté, lundi 17 mars, la demande d'euthanasie active formulée par Chantal Sébire, une patiente de 52 ans atteinte d'une tumeur incurable, suivant ainsi les réquisitions du procureur de la République. Le président du tribunal a estimé dans son jugement que cette demande est contraire au code de déontologie médicale, qui interdit à un médecin de donner délibérément la mort, et au code pénal, qui fait de l'aide au suicide une infraction. Chantal Sébire demandait que son médecin soit autorisé à lui administrer une dose mortelle d'un anesthésique, le penthotal. "Même si la dégradation physique de Mme Sébire mérite la compassion, le juge, en l'état de la législation, ne peut que rejeter la demande", conclut le jugement.
Avant le jugement, Mme Sébire avait indiqué qu'elle ne ferait pas appel si sa demande était rejetée mais avait laissé entendre qu'elle irait au bout de sa démarche à l'étranger. "Je peux faire appel après [mais] ça me servirait à quoi ? Je voulais simplement montrer que je menais un combat pour alerter et que derrière ce combat j'allais dans la légalité jusqu'au bout", avait-elle expliqué samedi dans l'émission "Revu et corrigé" sur France 5. "Je sais maintenant comment me procurer ce dont j'ai besoin, et si je ne me le procure pas en France, je me le procurerai ailleurs", avait-elle ajouté.
"PEINE DE SOUFFRANCE À VIE"
L'avocat de Mme Sébire, Me Gilles Antonowicz, a quant à lui dénoncé l'"hypocrisie totale" du jugement, et lancé un "appel" à Nicolas Sarkozypour qu'il change la loi. Lors de l'audience en référé, mercredi, le procureur de la République de Dijon avait requis "l'irrecevabilité de la requête en l'état actuel de la loi", estimant que la loi sur la fin de vie du 22 avril 2005, dite loi Léonetti, tend à instaurer un droit au