Chapitre 5 therese raquin
Camille présente à tout le monde Laurent, son ami d’enfance.
Le jour (un jeudi) est déjà différent des autres, puisque c’est celui des « réceptions du jeudi », où Madame Raquin reçoit quatre personnes (Michaud, son fils Olivier et sa femme, et un collègue de Camille, Grivet). Thérèse déteste ces soirées, mais elles plaisent à Camille. Camille est un enfant gâté, et on voit ici le jeune homme tout énervé par cette rencontre qui l’enchante. On peut penser qu’il éprouve une vive admiration pour Laurent : révélée par l’anaphore de « Laurent », l’expression de son admiration de la santé, des études et de la carrière de Laurent : « Lui, il se porte bien » (on sait que Camille se porte mal) « il a étudié » (Camille n’a reçu qu’un enseignement élémentaire). « Il gagne déjà 1.500 francs » (on sait au chapitre III que Camille gagne 100 francs par mois, ce qui représente 1.200 francs par an, alors qu’il est entré aux chemins de fer d’Orléans depuis trois ans). Ce sont deux personnages que tout oppose. D’ailleurs, le « grand gaillard » réagit fort peu à toute cette agitation ; il contraste par son calme : « Il souriait paisiblement », « répondait d’une voix claire », avec des « regards calmes et aisés ». Il répond « carrément », c’est-à-dire avec simplicité. Les autres protagonistes, pendant que Camille parle, sont indifférents, y compris Thérèse, dont l’air placide est indiqué au début.
C’est à partir du moment où Laurent perd le statut de curiosité ramenée par Camille et où il n’est plus question de son statut social que Thérèse s’intéresse à lui. Thérèse, ici, c’est son regard qui se traduit par tout un champ lexical : « regardait », « vu », « contemplait », « arrêta ses regards », « considérer », « l’examinait », « ses yeux ». Ce qu’elle éprouve se résume dans la formule « Elle n’avait jamais vu un homme ». Cette apparition provoque son étonnement, son « admiration », sa « curiosité » ; la pudeur que lui a transmise son éducation se volatilise : « elle