Charles baudelaire - quand le ciel...
LECTURE MÉTHODIQUE
Contexte
Dernier d'une série de quatre poèmes homonymes, en fin de la section “ Spleen et Idéal ”.
Mouvement
Les différentes phases d'une crise.
Dominantes
La force tragique de la composition. Une description hallucinée qui des¬sine le paysage du spleen. L'évocation d'un combat.
1. Une composition tragique
On peut y distinguer plusieurs structures, dont les données se confirment et se complètent.
a) Structure grammaticale
Les cinq quatrains sont répartis en deux phrases déséquilibrées:
-la première évoque en quatre strophes la montée vers la crise, la seconde montre une détente, qui n'est pas un apaisement, mais une prostration douloureuse.
b) Structure oratoire
Plus qu'une phrase, les vers 1 à 16 présentent une période (c’est à dire une phrase longue composée de propositions complexes), caractérisée par son amplitude et son mouvement rhétorique d'anaphore: chaque strophe commence par quand, la répétition y prend la forme d'assauts successifs et progressifs jusqu'au sommet de la crise: tour à coup.
c) Structure dramatique (attention :dramatique est à prendre au sens étymologique de “ drama ”, = action , et non au sens courant du mot).
Le sentiment de combat se confirme et se précise dans le champ méta¬phorique de la dernière strophe : vaincu, despotique, drapeau noir.
d) Structure de l'énonciation
L'adjectif possessif “mon” qui succède dans la dernière strophe au “nous” avoue le caractère intime de la crise.
2. Le paysage du spleen
a) Des figures d'enfermement: lignes horizontales : ciel bas, plafonds pourris, circulaires (v. 3), verticales, qui suggèrent la claustrophobie, une sensation d'écrasement (lourd, peser) et d'emprisonnement (cou¬vercle, métaphore du filet).
b) Un espace double, qui gagne à la fois l'univers (vision cosmique du cercle de l'horizon et de la terre comme cachot) et l'esprit, jusqu'à les confondre par le jeu entre