Chemins d'indéfinition / La musique contemporaine
En musique, pour le moment, il n’y a plus de style commun. On n’est pas sorti, quelque part, du romantisme. On vit une situation un peu confuse dans laquelle il est difficile pour un musicologue de voir clair. Les compositeurs, eux, sont sur leur chemin.
Philippe Boesmans, nov.2008
Aujourd’hui, qu’est-ce que la musique contemporaine ?
En toute modestie, dix-sept compositeurs résidant en Belgique ont réfléchi très sérieusement à la question. Parmi eux trois générations : celle de Pierre Bartholomée et Philippe Boesmans qui avaient une quinzaine d’années à la naissance de la seconde école de Vienne des Schoenberg, Berg et Webern dans les années 50 et ont vécu l’émulation du sérialisme sans s’y aliéner ; la suivante compte treize artistes nés de 1950 à 1970, enfants d’un siècle de bouleversements sociaux, économiques, politiques, structurels et technologiques : Thierry de Mey, Jean-Paul Dessy, Renaud de Putter, Jean-Luc Fafchamps, Dhruba Ghosh, Victor Kissine, Claude Ledoux, Michel Lysight, Arnould Massart, Benoît Mernier, Jean-Marie Rens, Todor Todoroff et Hao-Fu Zhang ; enfin nés dans les années 80, Cédric Dambrain et Thomas Foguenne représentent la troisième génération, au cœur de l’avancée des sciences cognitives.
Sans prétendre à l’exhaustivité, leurs interventions tracent quelques pistes d’un état des lieux de la musique vivante en Belgique, créée et/ou jouée aujourd’hui, selon le terme de V. Kissine, et révèlent des approches personnelles que diversifient l’âge, le parcours, la culture d’origine, en un mot le vécu des musiciens interrogés.
Cependant, de manière générale, l’appellation même de « musique contemporaine », souvent considérée comme obsolète, agace par la confusion qu’elle génère. Inséparable de son irruption historique virulente et féconde à la fin des années 40, cette dénomination est devenue, comme le souligne J-P.Dessy un terrain plus propice à l’épigonisme qu’à la création. Son sens