Chhhhhhhhhhhhhhhh
TEXTE : - Malheur! Malheur! Etre abandonnée de son mari et vivre avec un fils affublé d'une tête de mule est un si triste sort qu'on n'oserait pas le souhaiter à son ennemi. (...) Dieu! Écoute mes pleurs! Exauce mes prières. La porte du ciel devait être grande ouverte. Zineb, partie faire une commission, revint tout essoufflée. Tout le monde l'entendit crier de la ruelle. - Mère Zoubida! Mère Zoubida! Je t'apporte une bonne nouvelle, une bonne nouvelle ! Une bonne nouvelle ? Ma mère s'arrêta de vitupérer contre moi. Zineb, suffoquée par l'émotion se planta au milieu du patio, tenta sans y parvenir d'expliquer ce dont il s'agissait. Personne ne comprit le motif de son excitation. Les femmes avaient abandonné leur ouvrage. Elles regardaient qui par une lucarne, qui par une fenêtre, Zineb gesticuler au milieu de la cour. Je quittai ma cachette. Zineb s'immobilisa épuisée. Toutes les femmes se mirent à l'interroger. Elle releva la tête en direction de notre chambre et parvint à dire enfin : - J'ai vu dans la rue... le Maâlem... Abdeslem! Un silence incrédule accueillit cette déclaration. Rahma le rompit : - Que racontes-tu, petite menteuse? - J'ai vu Ba Abdeslem, non loin du marchand de farine, près de la mosquée du bigaradier. Il tient deux poulets à la main. ( ...) Kanza de sa chambre dit : -Si ce que raconte Zineb est vrai, nous en sommes toutes très heureuses et nous souhaitons au Maâlem Abdeslem bon retour. Ma mère ne disait rien. Elle me rejoignit dans notre chambre et restait au milieu de la pièce les bras ballants. Elle avait quitté la terre, elle nageait dans la joie au point de perdre l'usage de sa langue. Je me précipitai vers l'escalier. Je ne savais pas au juste où je me dirigeais. J'avais parcouru une dizaine de marches lorsque la voix de mon père monta du rez-de-chaussée. -N'y a-t-il personne, puis-je passer? Le timbre n'en avait pas changé. - Passe, Maâlem Abdeslem. Aujourd'hui est