cités jardins
LA VILLE ?
Modifié le 15 mars 2007
Joëlle Salomon Cavin
Institut de politiques territoriales et d’environnement humain (IPTEH), Université de
Lausanne, CH-1015 Lausanne. joellesalomon@yahoo.fr INTRODUCTION
Première nation urbanisée à grande échelle, l’Angleterre fut aussi celle qui développa les premières théories et pratiques conçues pour gérer le phénomène. Ces théories et pratiques et les idéologies qu’elles véhiculaient ont eu une influence dans toute l’Europe (Cherry, 1974). Parmi ces théories, celle de la Cité-Jardin, élaborée à la fin du XIXe siècle par Ebenezer Howard va avoir une influence indéniable sur la conception des villes en Europe et également aux Etats-Unis, en Australie et au Japon
(Ward, 2003 : 197). Tout comme le fonctionnalisme des CIAM, la cité jardin est l’une des deux grandes théories qui ont le plus influencer l’urbanisme au cours du XXe siècle (Choay, 1965). Publiée en 1898 sous le titre « Tomorrow a peaceful path to real reform », elle connaitra le véritable succès en 1902 sous le titre « Garden cities of Tomorrow ». Cette seconde édition sera traduite dans de nombreuses langues.
La théorie de Howard nous intéresse ici parce qu’elle est à la fois citée comme un modèle « anti-urbain » (King, 1985 ; Berque, 1995) ou « à coté de la ville » (Corboz,
1994). Pour Choay, on trouverait dans le modèle de Howard les éléments qui vont servir à la déconstruction de la ville européenne (Choay, 1994). Ces réflexions poussent à interroger et à définir le caractère urbaphobe de la théorie de Howard.
Cette discussion s’appuiera sur le contexte d’écriture de l’œuvre de Howard, sur le texte d’origine ainsi que l’utilisation qui a été faite de l’œuvre de Howard1.
CONTEXTE D’ÉCRITURE DES CITÉS-JARDINS : L’HORREUR DE LA VILLE INDUSTRIELLE
Pour King (1980), la publication du livre de Howard, la constitution de la Garden city
Association puis la création de la première Garden