Ce court récit de Maupassant se déroule au voisinage de la ferme des Lucas, appelée la Métairie. Cette ferme est décrite comme un complexe agricole modèle, vaste, opulent (la maison d'habitation ressemble à un château). Tout y respire l'ordre et, des chiens aux chevaux, les animaux y sont bien entretenus par une quinzaine de personnes incluant maître Lucas, le propriétaire des lieux. C'est particulièrement vrai d'un vieux cheval blanc, Coco, que sa maîtresse conserve en vie par charité en raison des souvenirs qui l'y rattachent. La vieille rosse, contre toute logique économique, est ainsi confiée hiver comme été aux soins d'un jeune de quinze ans, Isidore Duval, surnommé Zidore. Coco est présenté comme une sorte de bête humaine dotée de quasi cheveux, capable de réflexion, de sentiments (tristesse) et d'utiliser son hennissement pour faire comprendre sa détresse. A l'inverse, l'adolescent tient, tant au physique qu'au moral, davantage de la bête que de l'humain. Ainsi, ses cheveux, durs et hérissés, évoquent le crin et Maupassant nous le décrit comme un balourd sans grâce (maigre, haut sur jambes, sale) doublé d'un goujat stupide à l'âme épaisse d'une brute. Archétype paysan de la rapacité haineuse, sournois, féroce, brutal et lâche, Zidore, en proie aux moqueries de son entourage, enrage littéralement de devoir s'occuper de Coco qu'il considère comme inutile au monde. Ce couple improbable se retrouve l'été dans une prairie où Isidore doit, à l'écart des regards du monde, conduire le vieux cheval pour le nourrir. C'est dans cette prairie qu'Isidore, victime des quolibets des autres paysans, va, avec une cruauté sans faille, donner peu à peu libre cours à sa méchanceté. En plusieurs étapes, Maupassant force le lecteur, témoin muet du calvaire de l'animal, à assister aux tourments qu'invente son tortionnaire pour se venger des turpitudes de son existence. Ainsi, Isidore rouera de coups l'animal sans défense, puis le lapidera et