Codage nerveux
Le codage nerveux des commandes motrices *
Jacques PAILLARD
Institut de Neurophysiologie et Psychophysiologie, C.N.R.S., INP 4, 13274 Marseille Cedex 2. Les difficultés que rencontre, pour son extension aux sciences du système nerveux et aux phénomènes biologiques en général, le formalisme qui découle de la Théorie de l'information sont aujourd'hui bien reconnues (FESSARD, 1969 b ; ATLAN, 1972). Parmi ces difficultés, celle qui consiste à identifier un code nerveux, sans la connaissance duquel il serait illusoire de prétendre parler d'information, apparaît primordiale. L'ampleur de nos incertitudes en matière de codage nerveux reste considérable. L'identification des symboles mêmes de ce code continue d'être en question (PERKEL et BULLOCK, 1960) et nous sommes le plus souvent incapables de reconnaître parmi ces éléments identifiables lesquels jouent un rôle, le moment où ils jouent ce rôle et le niveau de la structure où ils interviennent. Parmi tous les états discernables que les instruments d'observation du neurophysiologiste permettent d'identifier dans l'organisation spatiale des structures dans les signes électriques de leurs activités, dans l'organisation temporelle des signaux, nous ne savons pas toujours faire la part respective de ce qui est effectivement discerné par le système nerveux en action, de ce qui constitue le signal utile et de ce qui constitue le bruit de fond (FESSARD, 1969 a). Nous restons enfin le plus souvent ignorants du contenu « sémantique » du message transmis et du siège de l'opération de « lecture » qui explicite ce contenu. On peut, en première approximation, assimiler le système nerveux central à un « canal de communication » avec ses entrées sensorielles (encodage des informations afférentes), ses sorties motrices (programmation des ordres destinés aux organes efférents) et ses opérations centrales de transfert. C'est à ces trois niveaux de traitement de l'information que