Collectiviser la propriété intellectuelle
Leçon de la Chine au reste du monde
«Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver» - vous connaissez cette phrase de sinistre mémoire, universellement attribuée au Feldmarschall Goering (mais dont la primeur revient en réalité à un personnage de fiction « Wenn ich Kultur höre ... entsichere ich meinen Browning !. » est la réplique que lance Friedrich Thiemann, personnage de la pièce intitulée Schlageter, à son camarade qui joue le rôle titre (acte 1, scène 1). Pièce écrite par Hans Johst et jouée pour la première fois le 20 avril 1933 pour l'anniversaire du chancelier récemment élu). Hélas! Sommes-nous tombés si bas qu'il soit temps de la remettre en service ?
Malheureusement oui ! Sortons nos révolvers à encre, ou alors nos stylos & claviers, ou encore ces armes que sont l'ironie et la réflexion, la plaisanterie et le pamphlet ! La «culture» ne passera pas (l'arme à gauche) !
Laissez-moi disserter un peu, voulez-vous.
«Grand dommage que ces artistes qui rongent leur frein en silence ne fassent pas davantage entendre une voix unanime dans les médias afin de faire avancer les choses. Que signifie donc ce mutisme abyssal?» s'interroge Ossiane, infographiste sur son Blog de l'œil ouvert où elle dénonce «le piratage pas sympa».
Pardi! Une question bien posée est à moitié répondue, vous vous rappelez cet adage du CM1. Effectivement, pourquoi les artistes sont-ils tellement silencieux au sujet du piratage? Pourquoi certains, et pas des moindres, comme Manu Chao ou Francis Ford Coppola, prennent carrément position pour la légalisation du peer2peer et de la diffusion gratuite?
Tout simplement parce que la voix de la protestation contre le piratage, cette clameur que l'on entend résonner de partout, ne provient pas de ceux au nom desquels elle est poussée. Que les artistes, justement, n'ont pas grand-chose à perdre et tout à gagner du «piratage», c'est-à-dire de la diffusion gratuite de leurs œuvres. Que