Comment on fit un bel auto da fé
Introduction :
Dans le chapitre cinq, l’auteur a introduit le naufrage à Lisbonne et la mort de l’anabaptiste, qui permet à Pangloss d’expliciter le principe de sa philosophie. En effet, celui-ci transforme les conséquences en finalités, de sorte qu’il pervertit toute logique. C’est cette perspective qui est poursuivie dans le chapitre six, puisque Voltaire use le sarcasme pour dénoncer l’absurdité qui régis certains rapports de causalité, prétendument explicatif.
I/ L’esthétique du spectacle
1°) La dénaturation du supplice
Celle-ci apparaît dès le début de texte avec l’expression : « Donner au peuple un bel autodafé ». En effet, l’adjectif « bel » introduit la dimension esthétique. Il s’agit d’une simple allusion qui se trouve ensuite confirmée par l’utilisation du terme « spectacle ». Cette technique procède de l’art de persuader. En effet, le lecteur possède l’illusion de conserver l’initiative, de se former ses propres impressions. De plus, la précision apportée « de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie » vient développer cette perspective. L’antithèse petit/grand attire l’attention du lecteur sur la vision qui lui est proposée. De plus, le terme «religieux « cérémonie » se trouve dénaturé par l’expression lexicalisée1 qui insiste sur la solennité du spectacle. La perspective du spectacle vient contaminer la célébration religieuse pour la transformer en divertissement.
1 Entrée dans le langage courant .
2°) La perversion de la cérémonie
On remarque la description pittoresque des San benito. En effet, le terme « orner » insiste sur l’aspect esthétique, de même que l’indication : « ils entendirent un sermon très pathétique, suivi d’une belle musique en faux bourdon ». L’adverbe « très » glorifie l’éloquence de ce fait, de sorte que le discours religieux devient un élément du