Charlemagne
La restauration carolingienne est tout de même restée très artificielle, elle correspond surtout au vue d’une toute petite minorité dans l’empire alors que l’immense majorité de la population reste très fidèle à la tradition germanique du pouvoir. Elle ne comprenait absolument pas les efforts déployés par les gouvernants.
En réalité, la tradition germanique restait bien vivante sous les carolingiens, mais elle s’est même renforcée au cours du 9e siècle provoquant l’échec final de la restauration impériale de l’an 800.
1. La persistance de la conception patrimoniale du pouvoir : les partages successoraux.
Les carolingiens restèrent fidèles à l’idée qu’à la mort du roi, le royaume doit être partagé entre ses fils, alors ainsi Charlemagne ne s’écarta pas de cette tradition. En 806, il mit au point un règlement qui prévoyait le partage du royaume à sa mort : la divisio imperii. Aucune disposition n’aborde la question de la survie impériale. A sa mort, en 814 seuls les décès prématurés de ses 2 fils permit de sauvegarder l’unité impériale. Louis le Pieux devient le nouvel empereur.
Les clercs très présents dans l’entourage de Louis le Pieux voulurent éviter un démembrement de l’Etat et la survenue des inévitables conflits entre les héritiers comme à l’époque mérovingienne, ils incitèrent donc le nouvel empereur a organisé sa succession de manière à préserver l’unité de l’empire.
L’ordinatio imperii organise la succession de Louis le Pieux. Il ne s’agit plus de diviser pour cause de mort d’empereur mais il s’agit de l’ordonner.
Ainsi, le texte prévoit d’avantager l’ainé, Lothaire, en lui confiant le titre impérial et la majorité des terres, tandis que ses 2 frères doivent recevoir des royaumes périphériques. L’ordinasio imperii est donc un compromis mettant en place une sorte d’ainesse tout en conservant une part de succession aux frères cadets en application du droit franc. L’ordinasio