« Ma vraie gloire n’est pas d’avoir gagné quarante batailles, Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n’effacera, ce qui vivra éternellement, c’est mon Code civil » a affirmé Napoléon Bonaparte traçant ainsi le destin de son œuvre. Le destin du Code civil commence avec la loi du 30 ventôse an XII, 21 mars 1804, et notamment avec l’article 7. Rejeté par le Tribunat puis le Corps législatif les 21 et 24 frimaire an X, le Code civil n’est adopté et promulgué que par cette loi du 30 ventôse an XII, dont l’article premier dispose que « Seront réunis en un seul corps de lois, sous le titre de Code civil des Français, les lois qui suivent ; » pour énoncer par la suite une série de trente-six lois successives. La loi dont il est question ici est la loi « Sur la Réunion des Lois civiles en un seul corps, sous le titre de Code civil des Français » décrétée le 30 ventôse an XII et promulguée le 10 Germinal suivant. Cette loi se trouve à la fin du Code civil des français de 1804 (Code Civil des Français, édition originale et seule officielle). Mais c’est la trente-sixième loi qui la compose et qui s’intitule « Sur la prescription » qui contient l’article 7 dont il est question ici. Toutefois la loi du 30 ventôse an XII est restée longtemps sous le silence, cachée par le monument qu’elle a créé. Ce n’est que lors du bicentenaire du Code civil que la loi du 30 ventôse an XII a attiré l’attention sur elle et particulièrement sur l’article 7. Cet article a survécu à plusieurs révisions du Code civil puisqu’il se trouve aujourd’hui dans le Code civil actuel, après l’article 6 du titre préliminaire traitant De la publication, des effets et de l’application des lois en général. En proclamant qu’ « A compter du jour où ces lois sont exécutoires, les lois romaines, les ordonnances, les coutumes générales ou locales, les statuts, les règlements cessent d’avoir force de loi générale ou particulière dans les matières qui sont l’objet desdites lois composant le