COMMENTAIRE BEAUMARCHAIS TEXTE 2 ACTE 1 SCENE 10
Beaumarchais : Le Mariage de Figaro.
Acte premier, scène X.
INTRODUCTION :
Le passage proposé est extrait de la scène 10 de l’acte I du Mariage de Figaro crée par Beaumarchais en 1777. Dans cette pièce, l’auteur exploite avec virtuosité tous les ressorts de la dramaturgie pour garder un ton enjoué tout en évoquant des thèmes pleins de gravité. Le Comte apparaît au spectateur conforme à l'image qui en a été donnée : un séducteur libertin et entreprenant délaissant son épouse qui se fait prendre au piège par Figaro. Le valet conserve aussi sa fonction de tenir le jeu scénique et d’intrigue tout en accusant et dénonçant, avec une petite touche comique et ironique, les privilèges de la Cour. Cette réflexion préliminaire nous permet de nous interroger sur : quels sont les enjeux de cette « folle journée » et quels moyens sont mis en œuvre pour y parvenir ou justement les détourner ? Nous articulerons notre commentaire en deux parties. Tout d’abord, dans un premier temps nous évoquerons la stratégie adroite mise en place par Figaro afin de « piéger » le Comte puis, dans un second temps nous porterons notre intérêt sur le Comte, personnage prisonnier de ses masques.
PARTIE 1 : LES ARMES UTILISEES CONTRE LE COMTE PAR FIGARO :
Figaro est un simple valet qui ne peut pas lutter à armes égales contre le Comte. Il organise alors une vaste mise en scène (scène dans une scène : mise en abîme) pour piéger son maître et pour le forcer à renoncer publiquement à Suzanne. Il règle le rôle de la foule, mais aussi des paroles que le Comte doit prononcer.
En effet, Figaro investit la scène d'une foule de vassaux, la communauté villageoise, Suzanne et la Comtesse (car elle seule peut l’aider puisqu’elle est issu de la même classe sociale que le Comte) pour réclamer devant tous qu'il renonce solennellement au droit du Seigneur (la scène commence par un « vivat » qui vient abolir le droit honteux : Suzanne est donc sauvée.). Cette scène nous montre que Figaro connaît très