Commentaire composé Sartres
Jean-Paul Sartre est l'un des auteurs français les plus fameux du XXème siècle, son œuvre est variée et s'étend sur presque tous les genres : le roman (La Nausée), le théâtre (Huit Clos, Les Mains sales)... L'ensemble de son œuvre est influencé par une doctrine philosophique qu'il a élaborée, l'existentialisme. Dans Les Mots, son autobiographie publiée en 1964, il explique le pourquoi et le comment du métier d'écrivain. A la fin de la première partie (« Lire »), il évoque ses moments de solitude lors de ses sorties au parc d'enfants. N'arrivant pas à s'intégrer dans le monde réel, il voit en ses livres le refuge idéal, et ce, à l'encontre des envies de sa mère. Aussi, on peut se demander quel regard Sartre porte sur l'enfant rêveur et renfermé.
Dans un premier temps nous expliquerons la nature de son souvenir, puis nous analyserons ses rapports avec les « autres », enfin, nous étudierons la tonalité de l'extrait, révélatrice du regard de Sartre sur son enfance.
I. Un souvenir marquant pour l'auteur
A/ Le jeune Sartre se découvre inexistant au regard des autres, lors de ses sorties au jardin d'enfants :
-L e premier verbe du texte est à l'imparfait « avait », temps de la narration, que l'on retrouve dans tout le texte => l'auteur va raconter un souvenir, qui se déroulera sous nos yeux comme un film.
- Sartre nous place spatialement « Sur les terrasses du Luxembourg » pour ancrer spatialement son souvenir, lieu de jeu ordinaire pour les enfants.
- Opposition entre le « je » et le nombre indéfini « des enfants », ses tentatives vaines pour entrer en contact avec les autres « je m'approchais d'eux » => il révèle immédiatement son isolement.
- Rien ne peut lui donner d'existence au regard des autres enfants, il ne joue aucun « rôle » dans leur bande et dans leur vie.
- Les échecs successifs de ses ambitions, faire « le prisonnier », « le blessé» », mènent progressivement le jeune garçon à la conscience de son néant => s'il doit jouer le