Français : Commentaire Composé
Belle du Seigneur (1968) d’Albert Cohen
Suite à la première guerre mondiale le président américain Woodrow Wilson a publié les 14 points qui sont au fondement de la Société des nations, une organisation visant à la prévention des guerres au travers du principe de la sécurité collective. Or cette organisation n’a pas été à l’abri de critiques comme le montre l’œuvre phare d’Albert Cohen Belle du Seigneur qui dénonce cette aristocratie diplomatique sujette aux vices de la paresse, l’irresponsabilité et l’incompétence. Albert Cohen s’est inspiré de son expérience personnelle pour l’écriture de ce livre constituant le dernier volet d’une tétralogie ayant reçu le Grand prix du roman de l’Académie Française. L’œuvre s’inscrit dans un réalisme très particulier comme nous pouvons le constater dans l’extrait étudié qui est un monologue interne du protagoniste Solal qui est en train d’observer la foule qui se presse dans le hall du bâtiment de la Société Des Nations. Nous allons voir comment Albert Cohen transmet son opinion personnelle à travers son protagoniste en tournant en dérision la Société Des Nations et en quoi la description donne une force particulière au texte. Cette scène purement descriptive fait preuve d’un réalisme objectif de la part de Solal, le protagoniste. En effet, il ne porte aucun jugement direct dans ce monologue intérieur sur les personnages, le point de vue est externe mais grâce à la description qu’il en fait nous comprenons ses pensées. Il ne fait que constater : « Quinteux et barbichu, un ministre des affaires étrangères répétait que c’était inadmissible et que son pays ne confentirait jamais » ligne 8 à 9. Le temps verbal dominant est l’imparfait à valeur descriptive « écoutaient » ligne 9, « interviewait » ligne 11, « marquerait » ligne12. Cependant il décrit ce qu’il observe avec une légèreté poétique voire théâtrale ce qui donne une force particulière à l’extrait. En lisant la première