Micromégas, héros éponyme de l'oeuvre de Voltaire, a été bannu de la cour d'une des planètes de Sirius, dont il est originaire pour 800 ans. Il profite de cet exil pour découvrir l'univers à bord d'un vaisseau. Il arrive sur le globe de Saturne, 900 fois plus gros que la Terre et se lie d'amitié avec un nain de mille toises, secrétaire de l'Académie de Saturne. Après force échanges philosophiques (chapitre 2), ils partent de concert dans le système solaire (3ème), pour échouer, faute de mieux, sur la Terre, notre "tas de boue". Par préjugé, le Saturne pense qu'elle est inhabitée, mais la confrontation au réel, via des microscopes improvisés, doit trancher la question. Après une baleine, ils tombent sur le navire de l'expédition de Maupertuis. Nous allons-nous demander ce qu'un lecteur de cet apologue peut apprendre de l'expérience de Micromégas. Dans un premier temps, nous étudierons l'expérience de Micromégas et dans un second temps, la relativité selon le point de vue du narrateur.

Si le lecteur devine que le héros est confronté aux êtres humains, ces derniers ne sont nommés quà la toute fin de la description de "l'objet", palpé par Micromégas. Cet effet d'attente est accompagné d'une découverte qui repose sur un récit vivace comme le montre l'énumération des verbes d'actions "prendre, jeter, précipiter" qui montrent des gestes de panique de l'équipage du navire. Les substituts au nom homme nous montrent bien que Micromégas ne sait pas encore à qui il va être confronté, en l'occurence à des êtres doués de conscience. Ils sont désignés par le terme "animal" et donc mis au même plan que la baleine. Ils apparaissent derrière l'adjectif antéposé "prétendu" comme pour mieux signaler l'inconsistance de leur identité. Finalement, c'est le narrateur omniscient qui apprendra au lecteur qu'il s'agit bien d'êtres-humains, paniqués sur le bateau devant ce géant qui les manipule avec amusement.

Les interventions du narrateur guident le lecteur pendant