Commentaire composé le paresseux saint amant
Accablé de paresse et de mélancolie, Je rêve dans un lit où je suis fagoté, Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.
Là, sans me soucier des guerres d’Italie, Du comte Palatin, ni de sa royauté, Je consacre un bel hymne à cette oisiveté Où mon âme en langueur est comme ensevelie.
Je trouve ce plaisir si doux et si charmant, Que je crois que les biens me viendront en dormant, Puisque je vois déjà s’en enfler ma bedaine,
Et hais tant le travail que, les yeux entr’ouverts, Une main hors des draps, cher Baudouin, à peine Ai-je pu me résoudre à t’écrire ces vers.
Saint-Amant, 1631
Commentaire :
Le paresseux
Accablé de paresse et de mélancolie, (li) Je rêve dans un lit où je suis fagoté, (té) Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.
Là, sans me soucier des guerres d’Italie, (li) Du comte Palatin, ni de sa royauté, (té) Je consacre un bel hymne à cette oisiveté Où mon âme en langueur est comme ensevelie.
Je trouve ce plaisir si doux et si charmant, (rmã) Que je crois que les biens me viendront en dormant, Puisque je vois déjà s’en enfler ma bedaine, (εn)
Et hais tant le travail que, les yeux entr’ouverts, (vεr) Une main hors des draps, cher Baudouin, à peine Ai-je pu me résoudre à t’écrire ces vers.
Saint-Amant, 1631
Poète français du XVIIème siècle, Saint-Amant publie en 1631 La Suite des Œuvres du Sieur de Saint-Amant, dont le sonnet « le paresseux » est extrait. Le poème, adressé à Jean Baudouin, un académicien, travailleur infatigable, se livre à l’éloge de la