Commentaire composé - "les combustibles" d'amélie nothomb
En effet, dès les premières répliques apparait un auteur : Blatek. On observe les questions rhétoriques « quoi donc ? un cours ? un exposé ? des pensées ? » écrit sur le dernier chapitre de cet ouvrage au nom de « Bal de l’observatoire. » : c’est une structure encadrante, engendrant du suspense pour l’entrée en scène du livre. On s’attend à découvrir quelque chose sur ces écrits, sur cet ouvrage : « Vous allez rire, Daniel ». L’étonnement de Daniel montre que la lecture de ce livre paraît inappropriée ici. Dès son entrée en scène, il est décrit comme un livre « mauvais » : la négation exceptive « que du mal » qu’emploie Daniel nous le laisse suggérer. Ainsi, il est logiquement exclu que le professeur puisse lire cette littérature. L’expression du professeur « Je tournais en dérision devant mes étudiants » montre que cette lecture est bafouée par le professeur, que l’auteur a été discrédité devant les étudiants.
Mais le lecteur va ensuite s’apercevoir que cette lecture est symbolique. En effet, le professeur s’exclame d’abord : « j’aime lire Blatek parce que c’est bête ». Nous percevons l’ironie dans ces propos, l’incohérence chez un personnage d’habitude si logique, si sensé. La phrase interrogative « Vous trouvez ça intelligent ? » renforce la situation : le professeur se rabaisse, perd toute fierté, et va jusqu’à affirmer qu’ « être bête, c’est une liberté ». Ainsi, le personnage peut sortir de son schéma de professeur et nous montrer l’homme qu’il est en réalité. Il qualifie cela de « privilège » - non sans une certaine ironie- que Daniel doit selon lui apprécier à sa juste valeur, ayant ainsi la possibilité de découvrir ce que lit un professeur de littérature. L’épizeuxis « ce qu’il lit », accompagné de l’adverbe « vraiment » mettent en évidence la duplicité des attitudes passées du professeur. En tant que professeur, il se devait de « tourner en dérision » certaines lectures,