Commentaire composé
Cette scène est la première où apparaît l’héroïne éponyme. Phèdre se laisse dépérir pour des raisons encore obscures pour le spectateur. Sous le questionnement inquisiteur d'Œnone, sa confidente, elle finit par avouer la source de son mal : l'amour incestueux qu'elle voue à son beau-fils Hippolyte.
Cet aveu est arraché au cours d’une tirade sous forme de récit lyrique où la jeune femme restitue les étapes de sa passion, la naissance d’un amour monstrueux et les dérisoires tentatives pour y échapper.
Cet extrait met en valeur comment l'expression de l'amour fait apparaître une violence tragique.
I - Les manifestations de l'amour
Manifestations paradoxales qui témoignent du désordre amoureux né du premier regard.
A - Troubles physiques
marqués par l'oxymore, signe de la dépossession de soi. Couleurs du visage qui témoignent de l'intensité de l'amour, succession de couleurs oxymoriques : " je rougis, je palis " allitération en i ; juxtaposition qui met en relief le passage d'une extrémité à l'autre, et la puissance du regard ; à la fois amour et signe de la honte (la rougeur) aveuglement vers 275: l'acte de voir par sa violence produit la nuit en elle
juxtaposition de manifestations relevant de la perte des sens vers 276 : manifestation oxymorique : à la fois corps glacé et brûlant - insistance sur le paradoxe par répétition de " et " reprend l'oxymore initiale : rougis -> brûler (feu) = amour palis -> transir (froid) = effroi métaphore de la maladie : " mon mal " + " incurable amour"
Amour qui se manifeste d'emblée par des troubles physiques opposés, ce qui montre la scission de l'être entre sa volonté et l'expression du corps : absence de maîtrise de soi.
B - Troubles moraux
visibles déjà