Commentaire composé
Introduction
Aube est un poème en vers libres qui fait partie du recueil "Illumination publié en 1886 (et nommé par Verlaine).
Le poète nous peint des instants de bonheur fragiles et éphémères dans cette nature qui demeure son lieu de prédilection.
Il nous introduit dans cette dimension symbolique propre à l’artiste guidé par son daïmon intérieur.
Plan:
1) Eveil de la nature 2) Le poète
Contrairement aux autres poèmes, Aube se présent comme un récit introduit et clôt par deux octosyllabes. Ce poème est écrit à la première personne, nous introduisant ainsi dans le monde du poète. Par l’emploi de l’imparfait, du passé composé et du passé simple le poète nous convie dans son univers féerique, celui d’un songe poétique, en dehors de l’espace et du temps réels.
Rimbaud aimait cette heure indicible et éphémère des matins d’été où la fraîcheur est apaisante, la nature sommeille encore dans une immobilité totale. La description du lieu par le poète nous laisse en suspend. Est-ce un songe, un lieu imaginaire, ou un endroit connu et transfiguré par l’imagination du poète? Le paysage qui ouvre le poème est celui d’un clair-obscur, l’eau est figée dans la torpeur, comme "morte" qui laisse deviner un climat de lenteur.
La "mission" du poète est de réveiller cette nature ("la première entreprise") tel un être mandaté par une divinité. Les assonances en "é" puis en "i" donnent une sensation d’ouverture et un rythme qui va se précipiter tout au long de ce poème. C’est du bonheur de cette osmose ave la nature que le rire du poète va jaillir. Il parle le même langage qu’elle, il entend "une fleure qui lui dit son nom", ce qui nous rappelle "Ma Bohème" où ce même poète entend le "froufrou des étoiles" et Sensation, où grâce à l’union avec la nature "un amour infini lui montera dans l’âme". Son rire est celui de l’adolescent enivré par ses sensations (par cette hyperesthésie).
Le "wasserfall" (blond) nous rappelle les légendes germaniques où évoluaient les