Commentaire composé
I/ LA VIE DERRIERE SOI 1/ Un bilan · L'écrivain analyse son existence à travers les trois dimensions du temps (le passé, le présent, l'avenir), qui occupent les trois premières strophes du sonnet.
· Il évoque d'abord le passé dans le premier quatrain : « Ma jeunesse... » ; les verbes sont à un temps du passé : passé simple (« ne fut ») ou passé composé (« ont fait »), qui marque l'aspect achevé de l'action.
· Le présent domine le dernier vers du quatrain et la quasi-totalité du second.
· A la jeunesse s'oppose « l'automne des idées ». Le moment de l'écriture coïncidence donc avec la maturité, déjà déclinante, de l'auteur.
· Enfin, l'avenir est envisagé dans le premier tercet, sur le mode interrogatif (« Qui sait ») ; les verbes marquent cet appel vers le futur : emploi du futur (« trouveront ») et du conditionnel (« ferait »). 2/ Un tournant
· Le bilan dressé par Baudelaire fait du moment présent (celui de l'écriture), un instant décisif qui engage le sens même de toute l'existence.
· En effet, le passé est décevant, puisqu'il ne reste que « bien peu de fruits vermeils ».
· Le présent est placé sous le signe de l'énergie : « Il faut employer... » ou « rassembler ». Le poète s'encourage à l'effort nécessaire pour pallier les carences du passé.
· Mais ce passé est lourdement hypothéqué : le quatrain s'achève sur une note pessimiste ( la comparaison : « des trous grands comme des tombeaux ») ; l'irréparable est peut-être accompli.
· On peut noter la symétrie de construction des deux quatrains qui s'achèvent sur une note négative.
· Cela n'empêche pas Baudelaire d'espérer encore, même s'il le fait de façon dubitative ; le premier tercet paraît donc suggérer l'idée d'un renouveau, d'une confiance relative en l'avenir, malgré le poids du passé. 3/ Une vaine espérance ? · Pourtant, le deuxième tercet vient apporter un démenti à