Commentaire de germinie lacerteux
Jules et Edmond de Goncourt emploient un discours narratif, et plus précisément une focalisation interne. Ainsi le lecteur se trouve à l’intérieur du personnage et ressent toutes ses pensées et émotions. Grâce à cette technique, les auteurs nous montrent que Germinie Lacerteux éprouve de la peine en buvant toutes sortes de mélanges d’alcools et de « liqueurs mélées » (l.15). Cette impression est accrue par la présence du champ lexical de la souffrance qui prouve, avec des termes tels que « torture », « mort » et « horreur » (l.1/2), que cet extrait est inscrit dans un registre profondément pathétique. On trouve également plusieurs énumérations qui témoignent de l’évolution de l’addiction de la pauvre héroïne. Tout commence par un verre « à demi plein » (l.7), puis peu à peu la maladie s’aggrave et Germinie Lacerteux finit par boire « solitairement et désespérément » (l.8) plusieurs verres à la suite. C’est ainsi que la domestique sombre dans l’ivrognerie, en croyant à une illusion de bien-être et de rêve, comme le souligne l’oxymore « noir bonheur » (l.13). Son existence devient un cauchemar, souligné par les nombreuses phrases négatives, à tel point qu’elle confond réalité et ivresse. Dans ce récit où souffrance et tristesse font la loi, le registre pathétique est roi. Le passage est construit sur une analepse, ce qui nous permet de retourner dans le passé et de connaître la difficile vie de Germinie Lacerteux. En vérité, il s’agit d’une histoire vécue par Rose Malingre, la domestique des frères de