Commentaire de la scène des rubans dans la princesse de clèves, tome iv
I) Une scène romanesque
A) Le regard interdit
Cette scène est muette et seule la vue est signifiante.
- Les lexiques du regard et de la dissimulation sont présents, ce qui fait penser à une sorte de jeu de cache-cache à la fois exaltant et un peu pervers. « Il se rangea derrière une des fenêtres » pour se dissimuler et « Il vit qu’elle était seule ».
- La contemplation de la femme aimée procure un plaisir inouï à monsieur de Nemours : « il la vit d’une si admirable beauté, qu’à peine fût-il maître du transport que lui donna cette vue. »
- Mais l’admirer sans qu’elle le sache accroît cette jouissance : « la voir sans qu’elle sût qu’il la voyait [… ] c’est ce qui n’a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant. » On remarque la figure d’exagération qui fait de ce « voyeur » un amant hors du commun ! On dirait que madame de La Fayette s’emploie à magnifier une curiosité indiscrète, pour ne pas dire malsaine !
- Cependant, monsieur de Nemours n’a aucun scrupule à « espionner » madame de Clèves mais il craint de se montrer, même si il en éprouve une vive envie : « Il trouva qu’il y avait eu de la folie, non pas à venir voir Madame de Clèves sans en