Commentaire de la vanité
Pour le lundi 4 novembre, Devoir Maison
Commentaire
Montaigne, « De la vanité », Essais III, chapitre IX (1588). Manuel p. 86
Un honnête homme, c’est un homme mêlé
Dans le long essai « De la vanité », au troisième livre, chapitre IX, Montaigne donne une illustration de sa liberté d’allure, mêlant les sujets sans se soucier en apparence de les ordonner en un tout cohérent. Toutefois la cohérence profonde est à chercher dans le lien qu’il établit entre le voyage et la vanité - ce qui ne compte pas, ce qui est « vide ». Le voyage correspond au goût de Montaigne pour la variété, en outre il lui révèle de puissantes vérités sur la nature humaine et lui permet de fonder un art de vivre sur une attitude générale. Nous chercherons ainsi à déterminer quelle qualité humaine et humaniste Montaigne défend dans ce texte, en abordant tout d’abord la présence de l’auteur dans son texte, en examinant ensuite la structure argumentative et enfin en analysant la virulence de la satire de ses compatriotes « hors de leur élément ».
Montaigne se met constamment en scène, comme le prouve l’omniprésence de la première personne, particulièrement en début de paragraphe : « Moi qui », « J’ai la complexion », « J’ai honte » mais ne relate pas dans un récit le détail de ses aventures.
Il indique quelle attitude a été la sienne pendant les voyages, c’est également celle qui l’a conduit dans la lecture, la réflexion, l’écriture et l’action. Le voyage devient dans ce texte une image du passage sur terre. S’il estime avoir « laissé quelque chose à voir », il y « retourne », il n’est pas obsédé par la ligne droite, le but, et préfère avancer selon le goût et l’humeur « S’il fait laid à droite, je prends à gauche ». C’est ainsi que son esprit avance, par « bonds et par sauts », car aucune certitude ne l’emprisonne, il s’en remet à son analyse et à son jugement plutôt qu’à la vision des autres. Ayant appris que les jugements des autres