Commentaire de moravagine, cendrars
(Texte pris dans l'édition Grasset, "les cahiers rouges": de la p. 188 "Il faisait une chaleur monstrueuse" à la p. 189 "Il faisait une chaleur d'étuve") (N.B. : les n° des lignes ici mentionnés correspondent au texte retapé et non à l'impression Grasset)
Depuis la fin du XVIIIème siècle, les récits d'aventures exotiques ont un réel succès auprès des lecteurs. Moravagine est un roman que Blaise Cendrars, romancier, poète et aventurier, a publié en 1926. Le thème central de cet extrait est l’aventure, et l’action se déroule en Amérique du sud, où une expédition tente la remontée en pirogue du fleuve Orénoque.
La forêt équatoriale est décrite dans ses différents aspects, et on voit également comment les hommes vivent dans ce milieu vierge.
La nature, dont différents aspects sont développés dans ce texte, est une nature « tropicale » (l.18) ; la température est donc élevée, ce qui est évoqué à la première ligne : « chaleur monstrueuse », et à la dernière ligne : « chaleur d’étuve » ; cette spécificité encadre donc le texte, comme pour insister sur son caractère fondamental.
D’emblée donc, c’est une indication sensorielle (tactile, en l’occurrence), qui est mentionnée. Mais ce sont, en toute logique, les indications visuelles qui vont dominer dans la description ; elles vont notamment permettre d’indiquer l’inorganisation de cette nature vierge, traduite dans le texte par l’emploi d’adjectifs qualificatifs comme « chaotique » (l.10). La végétation est qualifiée de « folle, basse, immergée, reluisante, inextricable » (l. 16), l'accumulation d'adjectifs accentuant l’idée de désordre ; cette impression est renforcée par l’emploi d’énumérations suggérant la variété et la confusion : « « forêts renversées, racines, broussailles dénouées, trous, cratères boueux, plaies béantes, éboulis, grands pans de terreau noir glissant à l’eau. » (l. 10 à 12), « des lacs grands