Commentaire de texte sur l' eldorado de candide
Voltaire
Cet extrait, se situe dans Candide, à peu près au milieu du livre et correspond à l’arrivée de Candide et de son compagnon Cacambo dans un pays merveilleux et idéal : l’Eldorado. Il constitue une pause dans les aventures plutôt malheureuses du héros. Très clairement, il s’agit d’une utopie, un pays imaginaire coupé du monde, où tout s’oppose aux règles que Candide a connu pour le moment. Mais au travers de ce monde merveilleux, Voltaire ne nous adresse t’il pas une nouvelle critique de la société de son époque ?
Pour tenter de répondre à cette question, nous regarderons dans un premier temps comment Candide et Cacambo accèdent à ce monde, puis les caractéristiques de ce monde qui nous permettent d’affirmer qu’il s’agit bien d’une utopie et enfin nous analyserons le message que Voltaire nous adresse au travers de cet épisode.
Dès le début de cet extrait, on perçoit des changements dans les relations entre les personnages. Cacambo n’est plus le simple valet puisqu’il « donne d’aussi bons conseils que la vieille », c’est lui qui propose une solution pour sortir de la situation désespérée dans laquelle ils se trouvent. On peut y voir un début de monde idéal sans relation maitre / valet, même si c’est encore Candide qui prend la décision (« Allons,… »). L’allusion à la providence indique une entrée dans une aventure sans référence avec le monde réel.
Pour que cet Eldorado soit préservé des influences « néfastes » du monde réel, il faut qu’il soit isolé et donc difficilement accessible. C’est pourquoi le voyage va être long et périlleux, un peu comme une succession d’épreuves comme on en trouve dans les légendes. La longueur du périple est ressentie tout d’abord par l’accumulation «… tantôt fleuris, tantôt arides, tantôt unis tantôt escarpés » et l’opposition deux à deux des adjectifs « fleuris/arides, unis/escarpés ». Le passage à l’imparfait « …s’élargissait…, se perdait …» pour décrire la rivière, complété