Commentaire de texte : tolède au lendemain de la reconquista
La Reconquista est l’aboutissement d’un long processus d’affirmation religieuse qui débute en 756, lorsque Abd-al-Rahman s’installe en Espagne pour échapper au massacre des Omeyyades par les Abbassides. Il fait de Cordoue sa capitale et s’oppose au califat abbasside de Bagdad. Face à la conquête de la péninsule et à l’expansion de la religion musulmane, les chrétiens d’Espagne sont réduits au statut de Dhimmi. En revanche, certains royaumes chrétiens résistent au nord de la péninsule, c’est le cas de Pampelune, des Asturies ou de la Catalogne. Ces royaumes sont politiquement divisés mais ils conservent l’héritage liturgique wisigothique. Quelques tentatives vers le sud musulman sont lancées mais elles sont toutes stoppées. Saint Jacques de Compostelle est mise à sac en 997 afin de mettre un terme à tout progrès de la part du camp chrétien. Mais, à partir du 11ème siècle, la force musulmane est confrontée à des problèmes internes. En effet, l’essor et le gain de puissance des Taïfas (petits royaumes) menacent l’unité du califat et procure aux chrétiens l’occasion de lancer la Reconquista. Elle débute en 1085 et s’achève en 1212. Les chrétiens du nord de la péninsule s’assurent des alliances solides de l’autre côté des Pyrénées par des mariages avec la branche des capétiens par exemple. La Reconquista prend un caractère international puisque des normands, des bourguignons et des gascons interviennent dans la lutte. C’est Cluny qui donne les fondements idéologiques et théologiques de la Reconquista qui est présentée comme une croisade. Elle est animée par différents intérêts. Au-delà de l’intérêt religieux, on peut noter l’intérêt politique qui vise à faire cesser les rivalités entre les états chrétiens et à récupérer du butin. La Reconquista voit se dessiner à la fois des victoires et des défaites dans les deux camps alors que les appels à la guerre sainte se multiplient. Pour étudier le corpus, nous allons nous centrer sur