L’amour de changer

Fils aîné de Jean Vauquelin de la Fresnaye, Des Yveteaux exerce la charge de lieutenant général au bailliage de Caen. Destitué par le parlement de Rouen, il est amené à Paris par le maréchal d’Estrées et nommé précepteur de César de Vendôme, fils naturel d’Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, pour lequel il compose en 1604 son seul poème sérieux, l’Institution du Prince, in-8°. Chargé ensuite de l’éducation du dauphin, le futur Louis XIII, ses mœurs licencieuses le font renvoyer de la cour en 1611.
Vauquelin Des Yveteaux a exprimé dans ses vers, avec une aimable nonchalance, son voluptueux égoïsme. Poète aujourd'hui considéré inférieur à son père, il acquit une réputation supérieure à son mérite par la singularité de sa vie, les situations qu’il occupa et ses relations avec la nouvelle école poétique de Desportes et de Malherbe. Ses vers ont de la correction, mais peu d’originalité et de couleur. Son œuvre se compose principalement d’odes, des sonnets, des stances et diverses autres pièces fugitives, dont plusieurs ont été recueillis de son vivant dans les Délices de la poésie françoise, ou dernier recueil des plus beaux vers de ce temps en 1620.
 Comment l’inconstance, philosophie de vie de l’auteur, peut-elle s’exprimer à travers la rigidité formelle du sonnet.

- I) l’apologie de l’inconstance amoureuse masculine
Le premier vers qui est également le titre du poème synthétise bien la pensée de l’auteur à travers tout le poème. Le changement ou l’impossibilité de s’établir durablement dans une relation est le moteur de Vauquelin des Yveteaux. Le changement ne lui fait pas peur. Il peut tout aussi bien prendre les rênes dans la relation ou se laisser faire (vers 2 : « J’en aime une au matin, l’autre au soir me possède », il passe de sujet à objet). Il considère les liaisons longues comme des maladies dont il faut se défaire, se protéger et son meilleur moyen de contraception est l’inconstance (vers 3-4).
Les différentes propositions