Commentaire du poème "elevation", v.hugo
Ce poème est avant tout remarquable par la sensation de mouvement qu’il fait naître chez le lecteur. On remarque ainsi une forte utilisation du champ lexical du déplacement : « par delà », « sillonnes », « agilité », « envole », « plane »… Le mouvement est également évoqué par la gradation de la première strophe : on passe des « étangs » aux vallées », des « vallées aux « montagnes », des « montagnes » aux « bois », puis aux « mers » avant de dépasser les « confins » des « sphères étoilées » en passant par le « soleil » et les « éthers ». Tout au long du poème, de nombreuses indications de lieux maintiennent cette impression : « dans l’onde » (v.6), « bien loin de ces miasmes morbides » (v.9), « dans l’air supérieur » (v.10), « vers les champs lumineux et sereins » (v.16)…
À la première lecture, le mouvement apparaît tout d’abord uniquement ascensionnel, et le poème entier semble dégager des idées positives. Le lecteur est trompé par les trois premiers quatrains qui décrivent un passage des « étangs » (qui stagnent) et des « vallées » (qui enferment) aux « montagnes » (qui se dressent vers l’immensité du ciel) et les « mers », qui, par leur immensité, évoquent la liberté. L’emploi de termes comme « agilité » (v.5), « bon nageur » (v.6), « gaîment » (v.7), « volupté » (v.8) achèvent de donner aux lecteurs l’idée que l’esprit du poète et le sien ne font qu’un et s’élancent vers les « espaces limpides ». Cependant il suffit d’observer le changement de personne au quatrième quatrain pour constater que le poète a échoué dans sa quête de liberté : il arrête de tutoyer son « esprit » pour vanter « celui qui peut (…) s’élancer vers les champs lumineux et sereins ». Nous sommes donc redescendus sur terre, au niveau des « étangs », des « vallées » et des « miasmes putrides », et nous observons, ou plutôt évoquons, la chance qu’aurait celui qui réussirait à atteindre l’objectif qu’il s’est fixé. Nous n’échappons donc pas aux « ennuis » et