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Commentaire du sermon de jean gerson devant charles vi

1855 mots 8 pages
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« Le roi est le Chef, et le peuple des Trois Ordres sont les membres, et tous ensemble sont le corps politique et mystique du royaume ». Ainsi Guy Coquille expliquait-il au XVIème siècle la dépendance de chaque partie du corps social par rapport aux autres. Cette métaphore anthropomorphique était déjà celle utilisée par Jean Gerson en 1405 dans son sermon « Vive le Roi » (« Vivat Rex » ) prononcé au Louvre devant Charles VI, les princes et la cour. Jean Gerson, philosophe, théologien, et homme politique français, est issu d’une famille paysanne du diocèse de Reims ; il devient chancelier de l’université de Paris en 1395 après l’obtention d’une maitrise en théologie. Il est l'un des principaux théologiens du Concile de Constance de 1415 et un acteur important de la fin du schisme d’Occident qui divisait les chrétiens.

Ce sermon est prononcé pendant une guerre civile opposant les oncles du roi Charles VI, dit Charles le bien-aimé ou le fou, qui régna sur la France de 1380 à 1422, pendant la guerre de cent ans. Ainsi, deux familles s’affrontent : les Armagnacs contre les Bourguignons, chacun voulant exercer la régence du royaume pendant les périodes de folies du roi. Ce sermon célèbre une apparente réconciliation entre ces deux camps. . A cette époque, le système féodal n’est pas oublié, et le concept d’Etat au sens moderne du terme vient tout juste d’apparaitre et s’affirmer. Il faut donc encore consolider la légitimité du roi afin de lui garantir l’obéissance et le respect. Jean Gerson apporte dans cet extrait une définition de ce qu’est pour lui le pouvoir royal, en y abordant les droits et devoirs du seigneur mais surtout en soulignant sa nécessité au sein du royaume pour la cohésion et l’unité de l’entité française. Ce texte présente donc un aspect normatif puisqu’il décrit le rôle du roi souverain, ainsi que ses pouvoirs et ses limites. Alors la question s’impose ; dans quelle mesure le roi joue-t-il un rôle fondamental dans l’affirmation de l’Etat moderne?

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