« L’Albatros »Les Fleurs du Mal (1857), [Spleen et Idéal] Charles Baudelaire |

T : Nous verrons tout d’abord les deux aspects de l’albatros présentés dans le poème.

I Deux aspects de l’albatros

T : L’albatros est un animal majestueux dans le ciel, son élément naturel. a) un animal majestueux dans son élément

* hypallage c : « vastes oiseaux des mers » i : fait hyperbole en attribuant l’adjectif « vastes » aux « oiseaux » plutôt qu’aux « mers ».
-> donne une image valorisante des albatros

* isotopie de l’aristocratie c : « rois de l’azur », « prince des nuées » i : l’albatros règne sur son milieu

* La relative « qui suivent » au début du vers 3 fait ressortir la recherche de sociabilité des oiseaux, due à leur naïveté (-> comme le prouve l’adjectif « indolents ») et qui leur sera fatale.

* personnification c : « indolents compagnons de voyage »
Cette apposition confère un caractère pacifique aux albatros

* euphémisme c : « prennent », « déposés » i : montre que la capture a été facile, que les oiseaux ne se sont pas débattus -> naïveté des albatros
=> Ils veulent se joindre à la société mais nous verrons que la société ne veut pas d’eux
La délicatesse de ces verbes contraste avec la violence du supplice qui va être imposé à l’oiseau.

* polysémie du terme « indolents » indolent = qui ne souffre pas -> en opposition avec ce qui va lui arriver.

T : Mais, une fois privés de leur liberté, ces oiseaux deviennent ridicules.

b) La chute de l’albatros

* L’indice temporel « à peine » introduit l’évocation d’un changement radical confirmé par l’hyperbole, dans la strophe suivante : « naguère si beau »

* Les deux hémistiches antithétiques du vers 6 présentent les deux aspects des oiseaux :
-> « que ces rois de l’azur » = prestance avant la capture
-> « maladroits et honteux » = handicap de l’oiseau au sol

* La comparaison « comme des avirons » est particulièrement efficace pour montrer