Commentaire Hosties noires senghor
Commentaire Composé (Claire GONZALEZ)
Introduction :
Le poème qui ouvre le recueil Hosties noires (poème liminaire) est une ode (chant lyrique) aux Tirailleurs sénégalais, soldats de l’Armée coloniale française depuis 1857. Bien que le recrutement ne se soit pas limité au Sénégal, c’est dans ce pays que s’est formé le premier régiment de tirailleurs africains qui combattent sous le drapeau français. Lors du premier conflit mondial, 200000 tirailleurs sont mobilisés. Pendant la Seconde guerre mondiale, Senghor est lui-même mobilisé et fait prisonnier en France. Il écrit dès 1940 des poèmes qui exaltent l’Afrique et définissent le concept de Négritude dont l’exigence principale est la reconnaissance des cultures noires et du droit à une différence constitutive d’une personnalité individuelle et collective originale.
Le titre du recueil Hosties noires peut être interprété de diverses façons: le corps du
Christ est offert en sacrifice pour la rédemption du genre humain comme le sacrifice des soldats d’Afrique occidentale durant plusieurs guerres. L’expression devient oxymore et permet de suggérer le Blanc et le Noir, afin de souligner les courants contraires qui traversent la Négritude. Le recueil débute par un hommage aux Tirailleurs sénégalais. On peut donc s’interroger sur le rôle de ce poème dont la place dans le recueil souligne l’importance. Dans quelle mesure ce poème est-il un manifeste qui définit la négritude et pose le problème de l’identité individuelle et collective des Tirailleurs sénégalais ?
Pour répondre, nous analyserons en premier lieu le chant poétique, véritable exaltation d’une culture individuelle. Ensuite nous nous attacherons à l’hommage aux combattants oubliés. En corrélation, nous définirons la tonalité lyrique de ce poème. Enfin, nous analyserons la parole engagée du poète afin de définir son rôle dans la constitution d’une mémoire individuelle et