Commentaire hymne a la beauté beaudelaire
Il fait partie de la section Spleen et idéal, qui en annonce le plan en hystéron-protéron ; elle relève donc de l’Idéal, ce que corrobore le sujet des pièces précédentes (en alternance d’ailleurs avec des poèmes spleenétiques, comme l’Ennemi ou le Guignon, voire le poème le précédant : Le Masque, au vu de la distanciation: «Elle , beauté parfaite» en second hémistiche du v. 29, alors que notre texte l’interpelle directement…): La Beauté, l’Idéal. Donc comme semblant clore ce sujet, vient cet hymne, qui annonce aussi le cycle consacré à la mulâtresse Jeanne Duval, celle qui a été la plus chère, sinon à son cœur, du moins à son corps: Parfum exotique , la Chevelure, Sed non satiata, Le serpent qui danse Fidèle à sa dédicace à Théophile Gautier et à son esthétique personnelle, nous avons ici un poème d’une forme impeccable, très travaillée, au sens de Boileau dans son Art poétique, sans vouloir citer son distique trop connu («Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage, polissez le sans cesse et le repolissez»): il n’est que de voir les fac-similés des manuscrits de Baudelaire pour s’en rendre, comme aussi ses corrections que d’aucuns jugeraient tatillonnes sur la typographie de sa première édition.
A) une poésie «classique»:
· 7 quatrains à structure régulière, répétitive: tous sont à rimes croisées, respectant la règle de Ronsard sur l’alternance des rimes masculines et féminines (au rebours d’Apollinaire dans Le Pont Mirabeau) dont l’entrelacement n’est pas sans évoquer justement l’ambiguïté de l’origine de La Beauté, nous oserions presque dire: de ses canons (=règle, au sens religieux aussi: cf. le droit canon!). Comme l’alexandrin que Baudelaire, au rebours d’Hugo ne cherche pas à démembrer comme un «grand niais»!
· La valeur des rimes est classique: 10 suffisantes,; 3