Jules Laforgue, poète français du XIXème siècle, est connu comme étant l'inventeur du vers libre mélange mélancolie et humour dans une vision pessimiste du monde.
À l'âge de 27 ans, il meurt laissant derrière lui un dernier recueil : Sanglot de la terre. Dans celui-ci, il écrit La Cigarette, un poème dans lequel il raconte comment, pour s'éloigner de l'ennui du monde réel, il s'envole dans un agréable monde irréel en fumant une cigarette.
Ce poème se sépare distinctement en trois parties, les plaintes expliquant son départ, le départ dans son monde imaginaire et les visions absurdes qu'il y rencontre, et enfin, le retour au réel. Nous verrons ces parties dans l'ordre chronologique où le poète nous les présente.

Dès les premiers vers, on ressent l'ennui du poète face au monde habituel dans lequel il vit. Au premier vers, l'auteur entame sa phrase avec une affirmation « oui », qui marque bien sa lassitude. Le vocabulaire très simple avec le mot « plat » qui définit cet univers banal. Il est entouré d'autres mots issus du même vocabulaire simple tel que « l'autre ». La formule « quant à » qui s'approprie au langage parlé qui montrerait que la lassitude de l'auteur fait qu'il ne veut même pas faire l'effort d'utiliser des expressions adaptées à l'écriture.
Le rythme saccadé du deuxième vers « Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort » pourrait rappeler le pas lent et résigné de l'auteur dans son cheminement vers la mort qu'il évoque par la suite. Le poète rappelle la constance et l'inutilité de la vie grâce au champ lexical de la fatalité qui revient au long de cette première strophe : (v.1) « résigné », « sort » et (v.2) « tuer le temps », « mort ». Pour accentuer cette évocation fataliste, l'auteur rapproche grâce à la rime les mots « sort » et « mort » ce qui les lie et montre que l'unique sort d'un homme est d'arriver à sa mort. Avant de plonger dans son paradis onirique, l'auteur affiche son refus des paradis religieux. Quand, au vers 1, il parle de