Commentaire, la fille, fables, vii, 5
Jean de La Fontaine, né en 1621 et mort en 1695, est un poète français de la période classique. Il publie un premier recueil de Fables en 1668, il ajoutera plusieurs livres jusqu’en 1694. Ce texte, extrait de la fable 5 du livre VII, qu'il dédia à Mme de Montespan, la favorite du roi Louis XIV, met en scène une précieuse qui souhaite se marier. De nombreux soupirants se présentent à elle, mais elle se montre très difficile sur le choix de son futur époux et fini par faire fuir tous les prétendants qui lui faisaient la cour. Avec le temps, sa beauté décline et elle se presse d’épouser le premier venu, un malotru. Cette fable semble viser Anne Marie Louise d'Orléans, la Grande Mademoiselle qui se maria à 43 ans, avec un gentilhomme nommé Lauzun. Dans un premier temps, nous étudierons les prétentions de la fille, puis nous analyserons la progression dramatique de la fable. Enfin nous examinerons la satire de cet extrait. ou Recueils poétiques de Jean de La Fontaine (1621-1695), Les Fables choisies mises en vers furent publiées à Paris de 1668 à 1693. La fable intitulée « La fille » est extraite du Livre VII, dans lequel elle figure en quatrième position (variable selon les éditions). Dédié à Mme de Montespan, ce livre figurant dans le second recueil des Fables semble nettement infléchir le ton: l’inspiration se diversifie, et les enjeux se complexifient. “La Fille”, met en scène une précieuse épousant à la fin de sa vie un malotru, et vise, peut-être, la Grande Mademoiselle qui a retardé son mariage jusqu’à 43 ans. Il s’agit de la seconde partie de cette fable “jumelle” : “Le Héron”. La moralité commune à ces deux versions, l’une animale, l’autre humaine, termine la première fable et sert de prologue à la seconde. Cette pièce a probablement été inspirée du poète latin Martial (V, 17.) ; il connaissait sans doute aussi le texte de Conrart. Il s’agira de voir en quoi cette fable est une satire de la