Commentaire le cabaret vert
1-La marche de la liberté
2-Un bonheur simple
3-L'obsession amoureuse des adolescents
Commentaire rédigé
"Au cabaret vert" est avec "La Maline", "Rêvé pour l'hiver" un des poèmes recopiées à Douai, rassemblés dans un premier recueil adressé à Paul Demeny dans l'espoir d'être imprimé à Paris et qui relate la fugue en Belgique, la liberté adolescente d'un jeune poète de 16 ans. C'est un sonnet en alexandrins.
1-La marche de la liberté
Le titre est explicite "Au cabaret-vert", mais pourrait plonger par erreur le lecteur à l'intérieur d'un établissement de spectacle dans lequel les spectateurs peuvent se restaurer. Il ne s'agit pas d'un cabaret mais d'un restaurant de routiers en Belgique. Rimbaud s'ennuie à Charleville dans d'interminables vacances scolaires de l'année 1870, en raison de la guerre, à faire le marché, tenant la main de son idiot de frère Frédéric précédé par ses deux sœurs Vitalie et Isabelle se tenant également la main et suivie par la redoutable "mother" autoritaire. Il va fuguer en Belgique, à pied, en train, une chevauchée épuisante de près de 100 kilomètres en 8 jours avec des chaussures en mauvais état à travers la campagne ardennaise. C'est au cours d'une halte dans un cabaret connu de Charleroi, La Maison verte, une auberge de routiers, ainsi qualifiée parce que tout y était peint en vert, même les meubles, qu'il nous dépeint ce rare moment de bonheur, de liberté. C'est bien par rejet d'une existence qui ne lui convient pas que notre poète justifie sa fugue. La multiplication des références donne à cette poésie un aspect autobiographique visant à rendre compte d'un instantané vécu, une sorte de note de voyage. Ce voyage nous est décrit avec précision et réalisme, à pied, avec des chaussures usagées, s'y ajoute la précision de l'heure, 17 heures. Les rejets qui ont motivé son départ sont présents dans tout le poème, il y a six enjambements (v.1,3,5,6,12,13) ; trois rejets (v.4,6,13) ; et un contre-rejet (v.13) ; tout est improvisé,