Commentaire: le gland et la citrouille
[Amorce] La fable est un genre très ancien (Ésope, Phèdre), mais mineur jusqu’au xviie siècle où La Fontaine en fait un genre littéraire à part entière. [Présentation du texte] « Le Gland et la Citrouille » appartient au 2e recueil des Fables, davantage destiné aux adultes et dont les thèmes et les enjeux sont plus sérieux. Cependant, La Fontaine s’inspire de la farce populaire qu’il transforme en fable. [Annonce des axes] La fable prend l’allure d’une petite comédie, vivante et populaire [I]. Mais, comme la comédie qui « châtie les mœurs par le rire », elle porte, sous l’apparence d’une démonstration presque scientifique [II], un message grave sur le monde et la société [III].
I. Une petite comédie
1. Une piécette en deux « actes »
Le premier « acte », au cours duquel le villageois veut donner une leçon à Dieu (v. 4 à 19), met en relief la prétention du paysan. Le rythme des vers – en majorité des octosyllabes – est alerte.
Le deuxième « acte » prend la forme d’une démonstration par l’expérience : c’est alors la nature qui donne une leçon au paysan (v. 20 à 31). Le rythme des vers – en majorité des alexandrins – est plus ample et plus posé.
Les vers 32 à 35 se présentent comme la conclusion de l’anecdote. Le rythme des vers (octosyllabes) redevient alerte. Cette structure donne à la fable la forme d’une démonstration close, comme en témoigne la ressemblance entre les vers 1 et 32 qui célèbrent la louange du Dieu créateur.
2. Un personnage de farce
Le personnage unique de cette piécette est un villageois. Sa description physique est schématique et ne mentionne que des parties de son corps, « son nez », son « poil au menton ». Le personnage a un comportement assez fruste.
Ses paroles rapportées au style direct révèlent un parler pittoresque. La moitié de la fable est occupée par les paroles qu’il s’adresse à lui-même (v. 6 à 19), dont la tonalité présente un mélange humoristique : de familiarité : le vocabulaire est parfois trivial (« parbleu